Le siège d’Afrin

Le 20 janvier 2018, le président turc Recep Tayyip Erdogan, épaulé par les troupes rebelles syriennes, lance l’opération baptisée « Rameau d’olivier » dans le but de chasser les forces kurdes de la région d’Afrin qu’ils contrôlent depuis 2012. Ankara redoute que les Kurdes, qu’elle a toujours considérés comme des terroristes, mais qui ont été réhabilités par la communauté internationale pour avoir largement contribué à vaincre Daech, réalisent leur rêve de créer une vraie zone autonome kurde à la frontière de la Turquie. Frappes aériennes, artillerie lourde, tirs de mortiers… Les Turcs et leurs alliés ont pilonné sans relâche, et malgré la forte résistance des Kurdes, la ville d’Afrin est tombée le 18 mars, abandonnée par sa population.

Infiltré dans un convoi de femmes kurdes, Yuri Maldavsky est arrivé le 7 mars à Afrin. Rapidement, les YPG l’ont intégré à l’unité internationale composée de combattants étrangers partageant la cause kurde. Parmi eux, un Britannique d’origine chinoise, un jeune Américain, un Italien. Tous avaient déjà lutté aux côté des YPG contre Daech, tous ont décidé de ne pas abandonner leurs frères kurdes dans cette nouvelle épreuve contre la Turquie. Alors que la communauté internationale, les Etats-Unis en tête, n’ont rien fait pour arrêter Erdogan, au nom de la realpolitik, les combattants étrangers eux, sont venus se battre. Repliés pendant trois jours dans un appartement, avant de devoir quitter Afrin, ils se questionnent sur ce conflit sans fin, aux multiples fronts, alors que dehors les bombes s’abattent sans discontinuer sur la ville.